Une histoire de banal forage pour chauffer sa maison qui tourne au drame collectif: LOCHWILLER

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Selon plusieurs sources présentes à cette réunion, la situation serait « pire que prévue » à Lochwiller. Les experts missionnés par l’État pour mener des analyses de sol dans le petit village de la région de Saverne ne parleraient plus de « stopper » le phénomène mais simplement de le « ralentir ».

Selon des propos rapportés, l’ingénieur de Géodéris (*) et un chercheur suisse de l’Institut d’ingénierie géotechnique de Zürich se sont accordés hier pour dire que les mouvements de terrain s’étendent au-delà de la zone actuellement impactée. À terme, ils toucheraient l’ensemble de la commune, voire au-delà. « Ils ne savent comment le phénomène va évoluer », expose, pessimiste, un témoin.

De nouveaux travaux pour un coût estimé entre 500 000 euros et 3 500 000 euros

En revanche, les mesures hydrogéologiques montreraient une cessation des gonflements de sols au niveau de l’épicentre du phénomène situé sur la colline, dans le lotissement Weingarten. Les mouvements de terrain observés à cet endroit depuis huit ans auraient néanmoins entraîné d’importants désordres souterrains. Des glissements de terrain ne seraient pas à exclure en raison de la déstabilisation des sols, auraient encore pointé les experts.

Face à cette situation qui empire, l’État et ses services envisagent d’effectuer des travaux pour tenter d’endiguer le phénomène.

Hier, Stéphane Fratacci, le préfet de la région Grand Est, a annoncé aux sinistrés le lancement, à l’automne prochain, de nouvelles investigations de sol. Elles devraient durer un an. À la fin de l’année 2017, un chantier de colmatage sera mené sur la propriété où le forage géothermique défectueux a été réalisé, selon une méthode encore à définir.

Trois techniques de rebouchage

Selon nos informations, trois techniques de rebouchage et d’étanchéification du forage obtiennent les faveurs des experts. Il s’agirait de travaux lourds et coûteux, qui n’auraient rien à voir avec ceux réalisés de novembre 2015 à février 2016 pour un résultat nul (DNA du 6 février 2016) , expose une source.

« Un cancer ronge Lochwiller »

Le coût des opérations varierait de 500 000 € à 3 500 000 €, selon la méthode employée. La décision concernant la technique à employer pourrait être prise par Direction générale de la prévention des risques, au ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, en fonction des données complémentaires collectées.

Une première réunion a eu lieu lundi à Paris dans ce sens. En attendant, les indemnisations des propriétaires les plus touchés par le fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) se poursuivent.

Quelques sinistrés interrogés hier à l’issue de cette réunion n’ont pas caché leur scepticisme vis-à-vis de l’avenir et leur déception quant au traitement du volet humain de cette catastrophe. « Un cancer ronge Lochwiller, a dit l’un d’eux. Nous avons besoin des meilleurs spécialistes à son chevet. »

(*) Un groupement d’intérêt public spécialisé dans les domaines liés à l’après-mine. "