On ne se tarit pas de suivre le "tarier pâtre"

Des plumes comme signal vert

Certains oiseaux sont des baromètres de la bonne santé des milieux naturels. C'est ce qu'ont pu découvrir récemment les participants à une sortie sur ...

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Certains oiseaux sont les indicateurs d’une bonne biodiversité dans les prairies naturelles de montagne.

Le tarier des prés, le tarier pâtre et la pie-grièche écorcheur, de l’espèce des passereaux, ont été les trois sujets d’étude de la sortie ornithologique organisée en ce début d’été par la communauté de communes de la vallée de la Bruche, en partenariat avec la LPO (Ligue de protection des oiseaux).

Adrien Boillot, en fin d’étude d’ingénieur en agronomie, section environnement et stagiaire à la com’com, animait cette sortie sur le terrain.

« Destruction de son habitat, de sa nichée »

Ces trois espèces sont des oiseaux migrateurs qui arrivent vers le mois de mai pour se reproduire et élever leurs petits, avant de repartir vers le grand sud, fin août.

Adrien explique : « Les tariers nichent au sol et leur survie dépend de la richesse de la flore qui abonde dans les champs et dans les prés de fauche. Depuis plus de 20 ans, l’intensification de l’agriculture avec engrais et fauche précoce a changé la donne. Grâce aux engrais chimiques fleurs, graminées et légumineuses poussent plus vite, d’où une fauche dès le mois de mai ». Adrien Boillot établit un constat sans appel : « Pour le tarier, c’est la destruction de son habitat, de sa nichée et la chaîne alimentaire est rompue. Le tarier, comme la pie-grièche écorcheur (de plus en plus rare en plaine) et autres oiseaux se nourrissent d’insectes qui eux se nourrissent de fleurs… ».

Le déclin des oiseaux agricoles a commencé à la fin des années 70, jusqu’à la prise de conscience des collectivités et des acteurs environnementaux, dans les années 90.

Élever les petits en sécurité

Au début, il a été demandé aux agriculteurs de laisser dans leurs champs un carré non fauché pour permettre aux tariers de se reproduire et d’élever leurs petits en sécurité.

François Steimer, observateur à la LPO, intervient : « Il faut que le nombre d’agriculteurs qui acceptent de favoriser la sauvegarde de la faune et de la flore, augmente. On constate un recul de toutes les espèces confondues (animales et végétales). 40 % des espèces sont en train de disparaître, il faut faire le maximum pour inverser les processus. En préservant un animal, on préserve plusieurs espèces et on rétablit la chaîne alimentaire, indispensable à la survie de l’animal. »

Jean-Sébastien Laumond, chargé de mission paysage et environnement à la communauté de communes de la vallée de la Bruche, souligne que, sur les hauteurs de ce secteur, ce sont « 70 hectares de prairies fleuries naturelles qui permettent à ces oiseaux de se reproduire, étant donné que la fauche se fait plus tardivement, entre le 15 et le 20 juin ».

Adrien Boillot, accompagné de François Steimer et Maurice Marchal, de la LPO, ont emmené sur les sentiers du Hang une dizaine de personnes, dont Lana 9 ans et Théo 12 ans, très intéressés par l’observation des oiseaux.

Dans un décor magnifiquement éclairé par la lumière de fin d’après-midi, ils ont pu observer à la lunette la pie-grièche écorcheur, perchée sur sa haute branche, que l’œil exercé de François et de Maurice avait repérée, à plusieurs mètres du chemin.

Plus loin c’est le tarier pâtre, immobile sur son piquet de clôture, qui s’est laissé admirer, pendant que le pipit farlouse et l’hirondelle rustiques survolaient la scène…

Si les oiseaux reviennent dans ces prairies, c’est que l’engagement de tous apporte ses fruits, constatent les spécialistes. Il faudra cependant attendre encore quelques années, afin d’établir un bilan de cette réintroduction naturelle.

Si vous êtes intéressés par une sortie ornithologique au printemps 2017, contactez Jean-Sébastien Laumond : ✆ 06 15 95 29 30 ou js.laumond@valleedelabruche.fr  .... "

Merci à tous de la belle découverte. A l'année prochaine.