Feu l'ADIAM 67

18 août 2019

Les DNA donne la parole à Jean-Laurent Vonau.

« Je viens d’apprendre la disparition de l’ADIAM 67 (Association départementale d’information et d’actions musicales et chorégraphiques du Bas-Rhin) qu’on avait créée avec enthousiasme en 1993, et je suis triste pour la perte que cela représente.

Comme président-fondateur de cette institution, je ne peux m’empêcher de penser à toute l’énergie qui fut dépensée tout au long de ces 26 années d’existence par l’équipe d’animation et de direction, à l’impact qu’elle a eu sur le monde de la musique dans notre département grâce aux efforts consentis.

Cette instance, associant d’ailleurs les services de la DRAC, a été, je puis l’affirmer, le bras séculier du conseil général en matière de politique musicale et elle a constamment répondu aux besoins exprimés par la base. D’ailleurs, au fil du temps, par les sacrifices apportés, les objectifs qu’on s’était fixés ont été atteints : aider et mettre en réseau les écoles de musique et de danse, référencer les élèves en organisant les examens départementaux, assurer la qualité des enseignements musicaux, permettre le repérage et l’émergence de nouveaux talents… Chant, musique instrumentale classique ou traditionnelle, musique synthétique contemporaine, danse sous toutes les formes d’expression étaient ainsi encouragés et connaissaient un fort développement.

• L’Alsacien est un mélomane

N’oublions jamais que le Bas-Rhin, comme le Haut-Rhin, constitue un des départements les plus musicaux de France. Nous avons un nombre impressionnant de choristes, d’harmonies, d’écoles de musique et cela engendre une activité culturelle intensive. L’Alsacien est un mélomane dans l’âme de par son identité rhénane ; c’est un chanteur ; c’est un danseur et lorsqu’on lui offre la possibilité, il se fait également instrumentiste. Cette intense vie musicale qui se traduit par le succès des nombreux festivals, elle doit être encadrée, accompagnée, stimulée par une politique culturelle départementale.

Dans un an et demi, la nouvelle institution alsacienne héritera de la compétence culturelle. La fusion des départements aurait dû entraîner la fusion de l’Adiam 67 et du CDMC 68, c’est-à-dire son équivalent dans le Haut-Rhin. Pourquoi cette solution n’a-t-elle pas été retenue ?

L’absence de l’Adiam, non remplacée, pèsera lourdement sur le paysage musical du département. Mais gageons que le retour d’une politique culturelle départementale en 2021 provoquera, comme pour le phénix, une renaissance de ses cendres… Peut-être sous une forme différente mais sa mission répondra toujours à un besoin dans notre département.

En attendant, j’exprime mes regrets et pour tout dire mes condoléances aux 86 écoles de musique et de danse, aux 800 enseignants, et à leurs 20 000 élèves enfants et adultes qui se retrouvent orphelins… Je souhaite bon courage pour l’avenir aux anciens salariés de l’Adiam et les remercie pour la tâche accomplie. »

* Jean-Laurent Vonau est ancien président de la commission de la culture du conseil général et fondateur puis président pendant 22 ans de l’Adiam 67.